Editorial du Mois de Novembre 2019

Après avoir suivi un stage du CPLR sur l’accompagnement des travailleurs et leurs conditionnements de vie, une problématique nous a interpellés tout au long de cette formation : Qu’est ce qui me fait me lever le matin quand je dois aller au travail ?

Voici quelques réponses possibles selon les réformateurs et selon un théologien très connu. À partir de ces trois réponses, où vous situerez-vous?

Chez Martin Luther ce n’est qu’une activité temporelle, une sorte d’occupation. Pour Calvin, l’Homme ne fait que besogner et c’est Dieu qui fructifie. Tandis que Max Weber fait une lecture du travail à partir de la double prédestination de Calvin. Il associe le terrestre et le spirituel. C’est-àdire qu’il vérifie si on est sauvé ou pas en fonction de sa situation professionnelle. À ce moment-là, celui ou celle qui adhère à cette idée penserait que si une personne réussit sur le plan professionnel ce serait un signe qu’elle fait partie des enfants de Dieu et celui qui échoue, certains penseraient que la personne concernée serait sous la malédiction.

Le fait de savoir le pourquoi de notre motivation pour le travail oriente totalement notre rapport au travail. Cela peut être libérateur ou le contraire, nous enferme dans une bulle ?

Quoiqu’il en soit, le travail ne devrait pas être une vertu car cela sanctionnerait ceux qui n’en ont pas. Il n’assure pas le bonheur. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher un travail et tomber dans la fainéantise. Mais ce qui est dangereux c’est d’idolâtrer le travail à un point qu’on en devient son esclave.

De ce fait, cet éditorial ne se limite pas seulement à un simple article qu’il faut écrire tous les mois, mais à partir de ce stage, j’envisagerai à présenter à notre communauté prochainement un PROJET DE VIE sur l’accompagnement des travailleurs et des chômeurs au sein de notre communauté et aussi et surtout pour ceux qui sont en dehors de la communauté. Afin que les Namurois puissent trouver un refuge ou un lieu d’écoute et d’accompagnement pour ces personnes-là.

Je suis persuadé et plus que convaincu que la place de l’église locale se situe en plein milieu professionnel surtout face aux souffrances et précarités professionnelles. Le travailleur a besoin d’expérimenter ce DIEU AVEC NOUS, au cœur même de la majorité du temps qu’il passe pendant toute une journée ; c’est-à-dire au boulot.

Pasteur