EDITORIAL DU MOIS DE MARS

Dans cet éditorial, je ne vais pas faire un exposé théologique, ni dogmatique sur la prière, j’aimerai partager avec vous, chers lecteurs, une dimension de spiritualité.

Je croyais que prier c’était si facile puisque depuis mon plus jeune âge on m’a appris à l’école du dimanche les formules à suivre, avec des structures bien définies. Avant de se coucher le soir, une petite prière, le matin lors du réveil, et avant les moments de repas. À part cela, nous avons eu une idée préconçue sur ce qu’est la prière. En nous écoutant, on a l’impression que nous envoyons nos commandes ou nos requêtes comme si c’était une liste pour nos courses au marché. Quand nous demandons à nos amis de prier pour nous, c’est comme si nous transmettons notre liste à une personne qui va aller faire les courses au marché à notre place.

Cela fait des dizaines d’années que je suis pasteur, mais je peux vous dire que ce n’est que très récemment que j’ai VRAIMENT pris goût à une dimension spirituelle de la prière, frôlant même l’extase. Vous allez peut-être me reprocher de sombrer dans le mysticisme !

Dans un premier temps, pour moi prier c’est avoir le privilège de me présenter devant le trône de la grâce, être au milieu de l’attention du cercle trinitaire.

Dans une céramique de sœur Caritsas Mullër de la Trinité miséricordieuse illustrant la Trinité, l’Homme est représenté au centre des trois Personnes de la Trinité dans un état morbide dans les bras du Père ; le Fils lui soutient les pieds et le Saint Esprit le surplombe. Cette image éclaire ma compréhension de la prière. À travers cette céramique j’ai compris que prier c’est s’abandonner totalement dans les bras des trois personnes de la Trinité et être au centre de leur attention.

Dans un deuxième temps, c’est ressentir la présence trinitaire et se laisser imprégner par son amour. À cet instant, nous ne faisons plus l’effort d’énumérer ce que nous ressentons mais nous entrons dans un moment de partage et de transfert. Le cercle trinitaire absorbe et prend pour sien ce que nous avons dans le cœur, de notre côté, nous sommes submergés de son amour et sa présence. Dans ces moments de contemplation, nous pouvons toucher de très près les pieds du Seigneur car nous déchargeons à ses pieds tous nos fardeaux.

En d’autres termes, prier c’est entrer en contact direct, dans une dimension spirituelle. Dans les Psaumes, on parle que Dieu siège au sein de l’assemblée des dieux. Et ces dieux ne sont autre que les fils et les filles du Très Haut appelés par le Psalmiste « des dieux » (toi et moi) (Cf Psaume 82, 6 et 89, 7).

Pasteur.