Editorial du mois de Juin

ÉTAT PARADOXAL
Chacun a sa façon d’évaluer ce qui le frappe personnellement dans l’événement pentecôte. La plupart sont attirés par la manifestation spectaculaire : le Saint Esprit qui se révèle sous la forme de langues de feu, le parler en langues, la maison qui a été secouée lorsque le Saint Esprit est descendu. Tout cela est vraiment impressionnant et extraordinaire.

Mais pour ma part, ce qui m’interpelle c’est cette libération instantanée des disciples qui ont alors osé braver leurs peurs et leurs craintes face à la persécution qui les attendaient. Rappelons-nous qu’après la mort de Jésus et même après sa résurrection, ils étaient tous cloîtrés dans une pièce de peur de représailles. Pour moi, c’est cela la grande victoire, non pas le fait de mettre à terre ses ennemis, mais de ne plus être à la merci d’une force oppressante.


Nous pouvons vérifier cela à travers le premier martyr, Étienne. Lors de son arrestation, ce qui animait ses détracteurs n’avait rien à voir avec la foi ni les exigences de leur religion. Ils dissimulaient leur jalousie et leur haine personnelles vis-à-vis de lui derrière de fausses excuses. Il est dit qu’Étienne était inspiré et que ses adversaires n’arrivaient pas à le déstabiliser durant les débats. Et donc, comme toute personne détenant un pouvoir temporel à court d’arguments, le recours utilisé par ce genre de personne est la force, l’oppression, la menace comme argument d’autorité. Mais Étienne ne se laisse pas entrainer dans ce piège de haine mutuelle. Il a pris de la hauteur et ne se laisse pas attirer vers la bassesse d’esprit de ses ennemis.


La cause que nous avons reçue est plus élevée et largement supérieure aux idioties de ceux qui croient détenir le pouvoir et l’autorité. Nous avons été libérés de nous-mêmes avant tout, de ce que peuvent penser les autres et du regard des autres comme les disciples qui avaient honte de se montrer à l’extérieur. Mais aussi nous avons été libérés d’une réaction primaire : l’engrenage de la haine parce que cela est le niveau de ceux qui sont de la chair et non de l’Esprit.

La souffrance de Job, la pauvreté de Ruth la moabite, une femme qui est restée intègre jusqu’au bout et la fidélité du Christ à son Père face à la torture qu’Il allait subir, nous montrent que les vrais femmes et hommes de Dieu ne s’abaissent pas dans la boue où pataugent ceux qui pensent être des privilégiés, mais ce sont ces derniers que Jean appelle dans le livre d’Apocalypse : les malheureux, les misérables, pauvres, nus et aveugles même s’ils ont réussi en affaires et ne manquent de rien (Cf. Apocalypse 3, 17)

Le Pasteur.